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20 janvier 2014

Pharibos ou le fou bienheureux

 

Cette histoire se passe en l’an -354

Thréfeuse était une ville de l’Attique situé près des contreforts rocheux de Schpourtf. La rivière Glandebruine passait au travers de cette bourgade pour rejoindre le fleuve Chipouli. Pharibos était un habitant grec de ce charmant village. On le disait fou. Il tenait une échoppe de tailleur où il vendait des tissus chamarrés à  tire-larigot aux couleurs flamboyantes mais que peu de personnes lui achetait car les temps étaient sombres et à Thréfeuse les gens étaient plutôt mornes. Chaque fois que son moral baissait, il partait en forêt et revenait le sourire aux lèvres. Il prétendait qu’une source d’eau magique avait le pouvoir de rendre la gaieté mais personne n’y croyait et on le prenait pour un ouf tant l’histoire semblait extravagante.

Si les habitants étaient si mornes c’est en raison des impôts difficiles à payer. En effet, la ville ne possédait de ressources en ces temps où toute la Grèce était en guerre. Pharibos, lui, vivait de la joie du bienheureux malgré son manque d’argent. Lorsque le percepteur revenait, des bruits courraient qu’il le fouettait dans un effroyable tohu-bohu pour le punir et Pharibos ressortait de sa maison pour partir se réconforter dans la forêt.

Un jour cependant, (après une nouvelle quête d’impôts) les habitants plus désespérés que jamais consentirent, après l’insistance de Pharibos, à le suivre pour aller à la soi-disant source de la soi-disant gaieté. Ils arrivèrent devant une source limpide et éclairée par les rayons du soleil.

L’endroit charma les esprits tourmentés qui oublièrent un moment les problèmes futiles de leur existence. Le boucher du village, s’approcha de la source et en but quelques gorgées. On vous a peut-être déjà dit que le bon vin contenu dans les vielles amphores perd de sa saveur, que la beauté est relative, et que les mets les plus chers ne sont pas forcément les meilleurs, mais jamais ces proverbes ne trouvèrent de meilleure illustration et aucun mot ne put décrire le dégoût du pauvre boucher buvant de l’eau au goût d’huile de ricin…

Il parut donc évident à tous que seul que leur fou du village pouvait trouver cette eau magique et que Pharibos  méritait amplement ce titre. Les habitants rentrèrent chez eux jurant d’avoir gâché une journée pour des Pharibos (nom désormais donné aux histoires de Pharibos).

Quand au timbré, il resta seul dans la clairière et se posa derrière un buisson caché pour faire la sieste. Quand le percepteur arriva, il procéda comme à son habitude jetant dans la source les pièces d’or qu’il avait extorquées en plus de l’impôt aux habitants de Thréfeuse. Grâce à ces petites magouilles il pourrait bientôt jouir d’une retraite anticipée. Une fois toutes les pièces jetées, il rajouta de la terre par-dessus pour les cacher aux yeux de potentiels voleurs. Une fois le son méfait accompli, Pharibos se réveilla et creusa dans la source pour y dénicher une poignée de pièces d’or comme à son habitude. Il bénit les dieux de lui avoir offert cette source magique qui faisait apparaître de l’or puis reparti vers le village annonçant qu’il était devenu riche ; Les habitants n’écoutèrent pas cette nouvelle faribos et continuèrent à travailler maudissant leur existence.

Au loin un jeune homme avec un tohu sur l’épaule riait doucement.

 

Auteur de cette histoire :

Thomas B.

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